«La commune recherche des assesseurs pour les élections départementales et régionales », peut-on lire sur le site internet de la ville de Lesparre-Médoc. Dans la sous-préfecture, il manque une quinzaine d’assesseurs, fait savoir le maire Bernard Guiraud. « Le jour de l’élection, on a besoin d’une quarantaine de personnes pour tenir les huit bureaux de vote, précise l’élu. Il y a les conseillers municipaux, mais cinq ou six ne pourront pas être présents. Donc on sollicite des administrés, on questionne, certains se proposent, mais le compte n’y est pas pour l’instant. »
Pour Frédéric Pélissié, directeur du pôle administration générale à Lesparre-Médoc, qui est chargé du recrutement des membres du bureau pour les élections, cette situation est inédite. « Le problème, c’est la tenue de deux scrutins en simultané, ce qui implique qu’il faut doubler le nombre de bureaux de vote et, par conséquent, le nombre d’assesseurs, constate-t-il. Il y a aussi la situation sanitaire qui incite les gens à rester chez eux. » Le gouvernement avait pourtant prévu que les membres du bureau de vote puissent être vaccinés prioritairement. « Dans tous les cas, il va falloir trouver une solution », prévient Frédéric Pélissié. Celui-ci espère que l’annonce sur le site internet de la ville va porter ses fruits. Il compte aussi sur les candidats aux élections pour trouver des bénévoles, « mais ils ont jusqu’au 17 juin pour se manifester et on ne peut pas se permettre d’attendre le dernier moment ».
Le casse-tête des mairies
Plusieurs communes, aussi bien les grandes que les petites, sont confrontées à la même problématique. À deux semaines du premier tour des élections, les municipalités se sont lancées à la chasse aux assesseurs, ces bénévoles qui ont pour mission de tenir les bureaux de vote et de veiller à la bonne tenue de l’élection.
Ingrid Vezy, responsable des élections au sein du service de l’administration générale de la mairie de Saint-Laurent-Médoc, ne cache pas que l’organisation de ce double scrutin est un véritable casse-tête. La mairie se retrouve à gérer six bureaux de vote, soit deux fois plus que lors de la dernière élection (municipale) en mars 2020. Avec un besoin de six personnes par bureau de vote (trois équipes de deux), la commune a besoin de 36 bénévoles par journée pour organiser ces élections. À Saint-Laurent, la municipalité a donc décidé de solliciter plus de personnel administratif, en plus des conseillers municipaux, pour régler le problème des assesseurs. Même choix à Saint-Estèphe, où le maire Michelle Saintout explique avoir dû « exceptionnellement » réquisitionner le personnel municipal pour tenir les bureaux de votes.
D’autres municipalités ont opté pour d’autres stratégies, à l’image de Castelnau-de-Médoc. Avec huit bureaux de votes à tenir au lieu de quatre habituellement, le maire Éric Arrigoni explique que le planning des permanences dans les bureaux de vote a été modifié afin de limiter les besoins en assesseurs. « En temps normal, il y a trois rotations dans la journée par bureau de vote, explique l’élu castelnaudais. Pour resserrer le nombre de personnes dont on a besoin du fait de la multiplication des bureaux de votes, nous avons décidé de supprimer les rotations et de demander aux assesseurs d’être présents toute la journée. Dans chaque bureau, il y aura un remplaçant pour que les titulaires puissent souffler à différents moments de la journée. » Ainsi, l’organisation des élections pourra se faire avec 30 personnes au lieu d’une cinquantaine si l’ancien système avait été conservé.
À Saint-Yzans-de-Médoc, le maire Dominique Lajugie explique avoir eu plus de chance, puisque la dizaine de bénévoles dont il avait besoin « s’est proposée d’elle-même ».
La crainte aussi du manque de scrutateurs
Le manque de scrutateurs, qui participent au dépouillement du scrutin, inquiète aussi les municipalités. Là aussi, il en faudra deux fois plus que d’habitude. « Généralement, on sollicite au dernier moment des personnes qui viennent assister au dépouillement, explique Bernard Guiraud. Ce sont souvent des personnes âgées. Mais là, avec la double élection et la situation sanitaire à cause de laquelle certains habitués ne viendront pas, la tâche s’annonce très compliquée. » « Ce sont souvent les mêmes d’une élection à l’autre », confirme Ingrid Vezy, qui lance d’ores et déjà un appel aux scrutateurs à Saint-Laurent-Médoc. Selon elle, la météo jouera également un rôle important dans ce recrutement.
Le maire de Lesparre ajoute que ces élections sont particulières à plus d’un titre. « On a également rencontré des difficultés pour la pose des panneaux d’affichage électoraux, explique-t-il. Avec les deux élections, il a fallu mettre en place 91 panneaux sur les sept sites de la commune. Autant dire qu’il a fallu bien chercher pour trouver autant de panneaux. Au final, ça a mobilisé beaucoup de temps aux services techniques qui, pendant ce temps, n’ont pas pu faire autre chose. »
Auteur : Mathieu CAURRAZE