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dimanche, avril 2, 2023

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Un surfeur averti en vaut deux

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«Le surf est classé comme discipline à environnement spécifique », aime à le rappeler Laurent Rondi, président du comité départemental de surf de la Gironde. Également président du Lacanau Surf Club, le Canaulais rappelle ainsi que l’on ne se jette pas à l’eau avec une planche comme on joue une partie de foot. À l’image du parachutisme, du ski, du vol libre ou encore de la spéléologie, le surf est un loisir ou un sport qui nécessite une bonne connaissance du milieu marin dans lequel il s’exerce. Or, observe Laurent Rondi, « depuis le premier confinement, beaucoup de gens se sont dirigés vers le surf ». Les salles de sport étant fermées, les activités sportives en intérieure interdites, le surf s’est présenté comme une des activités de plein air refuges pour sportifs en mal de sensations. Une activité de compensation, dans certains cas, pour des néophytes du surf.

« Il avait l’air de se débrouiller »

« Les gens se sont équipés, mais ils débutent et font en hiver ce qu’ils feraient l’été, résume Laurent Rondi. Mais cette période fait que, pour démarrer, il y a des fondamentaux à connaître. » Les fondamentaux ? La connaissance des courants, des baïnes, de la qualité des fonds, du sable, des vagues, du froid dans l’eau… Une grille de lecture sans laquelle se mettre à l’eau avec une planche est risqué. Car, comme le dit Laurent Rondi, un surfeur averti doit « être vigilant en permanence à ce qui se passe autour de lui ».

C’est ainsi que, dimanche 7 mars à Lacanau-Océan, « un surfeur débutant en grande difficulté a été secouru par Bruno Lamothe, surfeur du Lacanau Surf Club lui-même à l’eau », explique sur sa page Web la fédération française de surf. « Ce qui nous amène à rappeler qu’il faut toujours bien se renseigner sur les conditions avant de se mettre à l’eau et ne jamais surestimer ses forces, surtout en hiver », ajoute la fédé. Bruno Lamothe, 19 ans, membre du club de sauvetage côtier de Lacanau et du Lacanau surf club, finaliste du championnat de surf espoirs en 2020, explique sur le site surfingfrance.com les conditions dans lesquelles il est intervenu :
« Les vagues faisaient un bon mètre cinquante à la centrale. On était quatre-cinq à l’eau. J’ai vu ce gars prendre quelques vagues, il avait l’air de se débrouiller. J’ai cru qu’il était sorti jusqu’à ce que j’entende  »au secours, à l’aide ! » Il devait être à plusieurs centaines de mètres au large. Je n’ai pas hésité. »

Le surfeur en difficulté s’est retrouvé groggy après que sa tête a été heurtée par sa planche. Un fort courant de baïne l’a entraîné vers le large. «  J’ai mis 15 minutes à la rame pour aller jusqu’à lui et plus d’une demi-heure pour le ramener. Il a fait quelques malaises au large. Il était en hypothermie alors qu’il était bien équipé avec des gants, une cagoule. Heureusement qu’un autre surfeur est venu m’aider sur la fin car c’était très chaud », témoigne Bruno Lamothe. Une fois sur le sable : «  J’ai appris qu’il était asthmatique. Il a pris de la ventoline et du sucre et ça allait mieux. Ses potes l’ont ramené chez lui. Sincèrement, je n’étais pas très à l’aise moi non plus. Surtout qu’on a pris une grosse série en revenant et que j’ai eu très peur pour lui. Il était vraiment mal en point. » Après ce sauvetage, le jeune Porgeais, étudiant en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) « accès santé » s’est senti « fier », bien entendu. Ses certificats premiers secours en équipe (PS) de niveaux 1 et 2 ont contribué à ce qu’il réussisse son intervention.

L’idée d’un diplôme de « surfeur-sauveur »

Ce « sauvetage héroïque », comme le dit Laurent Rondi illustre le réflexe et la « grosse solidarité » qui animent les surfeurs confirmés. Mais pour être en mesure de réagir efficacement, les cours dans un club ou une école de surf (la base fondamentale) ne suffisent pas. Encore faut-il que ces surfeurs soient ensuite informés et formés aux méthodes à suivre pour, en cas de sauvetage auprès d’un surfeur ou d’un nageur en difficulté, ne pas se mettre soi-même en danger. Éviter « le suraccident ». C’est l’idée du « surfeur sauveur », une reconnaissance à l’obtention de laquelle travaillent la Fédération française de surf et ses organes déconcentrés. Le principe est celui d’un diplôme qui sanctionnerait la capacité du « surfeur sauveur » à remorquer quelqu’un d’inconscient et à prendre toutes les mesures adéquates pour un sauvetage réussi.

Comme le dit Laurent Rondi, il ne s’agit pas d’accabler le surfeur secouru à Lacanau-Océan, car être heurté par sa planche de surf peut arriver à des pratiquants confirmés, de la même manière qu’un accident de ski ou une chute d’escalade n’épargnent pas les sportifs expérimentés. L’idée est de réagir, former et informer alors que le surf suscite un engouement bienvenu, à condition d’être un surfeur conscient des dangers et préparé à cela.

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